Vidéo HD, environ 2 min
Dimensions variables
Cette vidéo en plan fixe montre une intervention in situ réalisée dans le désert de Tabernas, dans le sud de l’Espagne. Pour cette intervention éphémère j’ai écrit en anamorphose et en creusant des sillons, la phrase « The End ». Le choix de cette phrase, avec cette typographie et à cet endroit fait de prime abord référence aux films de Western dont ce désert a été l’un des décors récurrent. Mais il ne s’agissait pas pour moi de m’arrêter à cette référence évidente, mais plutôt de créer une image qui puisse directement interroger le spectateur, le confronter à une situation ambiguë où viennent se superposer plusieurs couches de lecture. Il y a d’abord le choix de la manière de dessiner, en anamorphose, comme pour pointer les limites de la représentation de l’espace et la « platitude » de l’image. Mais il y a aussi la signification de cette phrase : la fin, certes, mais la fin de quoi à vrai dire ? D’un film ? D’un monde ? De notre monde ? Une phrase qui forcément résonne avec l’état d’effondrement écologique actuel, d’autant plus avec cette vue sur un désert aride et hostile. Aussi, réalisée sur le temps d’une journée entière, cette intervention dit quelque chose du travail artistique, du labeur physique où le corps est mis en jeu jusqu’à son épuisement. Et puis autre chose se passe dans cette vidéo en plan fixe. Ce n’est pas juste une photographie. Au bout d’approximativement 1 minute un personnage entre dans le champ et traverse la scène jusqu’au bord du terrain et après un instant d’observation, il se jète littéralement dans le vide et disparaît derrière cette fin du territoire. Ce saut dans le vide pouvant laisser une impression burlesque pointe en fait un certain état absurde de notre rapport au monde.